DÉMOCRATIE, MYTHE OU MYSTIFICATION ?
19.00€
Il n’est ni discours, ni essai politiques, sans que l’on rencontre le mot démocratie. Il s’est imposé dans le langage courant et recouvre tant de réalités différentes que l’on finit par se demander s’il a conservé un sens précis, ou s’il ne sert à masquer une dérive, voire même une ignorance.
Claude Bontems et Michel Slatkine sont allés exhumer dans l’Antiquité, où il a pris naissance, ce concept fondamenal qui rattache le pouvoir au peuple. Ils relèvent que les premiers utilisateurs, en particulier Aristote, ne confèrent aucune valeur particulière à cette démocratie qui ne saurait être mise en pratique de manière pérenne. À côté de la démocratie, on voit poindre, à Rome, la République qui, elle non plus, ne parvient à associer tout le peuple au pouvoir. Néanmoins, dès cette période, il ressort que le pouvoir ne saurait exister s’il ne s’appuie sur des valeurs telles l’égalité et la libertré et s’il ne se justifie par la recherche du bien commun.
Poursuivant leur quête, les auteurs constatent que si la démocratie semble avoir disparu au Moyen Âge, il en subsiste cependant des braises. Elles apparaissent sous la forme de confraternité, de solidarité et également par le recours à « notre bon peuple » vers lequel les monarques se tournent pour légitimer leur action. Ce recours conduit à des modèles politiques élaborés autour des notions de souveraineté, de nation, puis de constitution.
Cependant, force est de constater que le pouvoir se méfie du peuple. S’il est impossible de gouverner contre le peuple, néanmoins le désir existe de gouverner sans le peuple. C’est sans doute la raison pour laquelle, de nos jours, nous assistons à la genèse d’un « peuple virtuel » ; un peuple sans corps, auquel on prête une voix médiatique ou « sondagière ».
Est-ce à dire que toute idée de démocratie serait utopique ? Dans un dernier chapitre les auteurs tentent de tracer des pistes qui pourraient permettre d’avancer vers un idéal démocratique ; d’ouvrir des voies associant réellement le plus grand nombre d’habitants d’un territoire donné à l’instauration du bien commmun. Ces pistes, ces voix ont-elles une chance d’exister ou ne sont-elles qu’un nouveau mythe allégorique ?
Claude Bontems est professeur émérite d’histoire du droit. Il a enseigné aux Universités d’Alger et de Paris-Saclay.
Représentant la troisième génération d’une famille active dans le livre à Genève depuis 1918, Michel Slatkine, sous son nom et celui des Éditions Honoré Champion à Paris, a publié plus de quinze mille volumes, spécialement dans le domaine de l’érudition.